Recherches sur la démodynamie comme levier d'amélioration permanente des institutions publiques.
La démodynamie, concept à la croisée de la participation citoyenne, de l’interpellation, et de la transformation démocratique des institutions décrit la puissance (dynamis) populaire (démos) en action qui pousse l’institution à se transformer. Ancrées dans les envies de changement des premiers concernés, les dynamiques collectives des usagers, locataires, citoyens, habitants exercent une pression corrective et créatrice qui peut accompagner et nourrir l’évolution des bailleurs sociaux.
Inspirée des travaux d’économie de l’action publique d’Albert Hirschmann, l’approche démodynamique invite à sortir de la participation comme simple expression individuelle autant que des logiques représentatives institutionnelles trop statiques. Elle invite à penser l’environnement favorable au collectif et la possibilité d’ouvrir des espaces multiples de négociation créatrice.
Lire l’article: « Démodynamie: mieux gouverner avec la pression citoyenne«
Démocratie locale et logement social : Mobilisation citoyenne dans les quartiers et démocratisation des bailleurs sociaux
La diversité des initiatives des bailleurs sociaux et le volontarisme des équipes, l’ambition des collectivités locales de l’agglomération grenobloise et de leurs élus sur cette question, et l’existence d’acteurs associatifs nombreux et remuants sont autant d’atouts pour réfléchir à des actions innovantes sur la démocratie du logement social. Cette rencontre proposée par l’Institut Alinsky est l’expression d’une volonté d’y réfléchir ensemble en faisant un pas de côté par rapport aux urgences, contraintes budgétaires ou conflits entre acteurs associatifs et institutionnels.
Démocratiser le service public de logement social pour renforcer l’attachement des locataires au bailleur?
Dans un contexte marqué par la loi de finances qui réduit les budgets des bailleurs et la loi Elan qui remet en cause le modèle de logement social, les locataires se mobilisent peu pour défendre le service public de logement dont ils sont les usagers. Outre la faible capacité de mobilisation des associations de locataires, une cause avancée est le manque d’attachement et de confiance des locataires envers leur bailleur. Nouveaux espaces de résolution des conflits, relais variés d’information et de communication, assemblées de locataires : quelles nouvelles formes de démocratisation des organismes de logement social peuvent faciliter la négociation entre les contraintes de gestion et les attentes des locataires ? Quelles conditions doivent être réunies pour défendre le logement social et renforcer l’envie des locataires de défendre le bien commun qu’est le parc de logement social ?
Lille, 17 janvier
« Démobiliser les quartiers populaires. Répression, disqualification et cooptation comme stratégies de gouvernement » Journée d’étude
Les quartiers populaires sont marqués par des périodes de mobilisation intenses, une dynamique associative et des formes d’auto-organisation réelles. S’ils ne peuvent être perçus comme des déserts politiques, force est de constater que l’action collective y demeure faible, fragmentée, contrainte (Hajjat, 2008). Différents facteurs peuvent expliquer ce constat, telles les ressources limitées des acteurs, les divisions touchant les groupes mobilisés ou des répertoires d’action parfois désajustés. Les stratégies de répression, de disqualification et de cooptation mises en œuvre par les pouvoirs publics jouent également un rôle décisif. C’est du moins l’hypothèse que voudrait mettre en discussion cette journée d’étude, par la mise en perspective de recherches portant sur le rôle des acteurs publics, des institutions et tout particulièrement de l’Etat, dans la domestication des mobilisations issues des quartiers populaires, en France comme ailleurs dans le monde.