Transformer les conflits, encourager la participation et les interpellations citoyennes

L’Institut Alinsky vise à partager les méthodes d’organisation des communautés d’habitants et usagers-citoyens qui permettent de transformer la démocratie. Ces méthodes se sont affinées et approfondies depuis les premières expériences de Saul Alinsky dans les ghettos de Chicago dans les années 1930, jusqu’aux expériences d’innovation démocratique en France dans les années 2010 à Aubervilliers, Grenoble, Lyon ou La Rochelle.

En 2017, chercheurs et praticiens se sont réunis pour fonder l’Institut afin d’approfondir les enjeux politiques et méthodologiques et d’essaimer ces pratiques auprès de tous les professionnels, associations, syndicats, organisations politiques, centres sociaux qui partagent les valeurs émancipatrices d’Alinsky et l’ambition de transformation sociale.

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Think Tank

Par le biais de la production d’articles, d’analyses et de rapports sur la question. L’Institut organise des séminaires mêlant chercheurs, associations et professionnels sur les questions de mobilisation citoyenne et de démocratie d’interpellation

Diffusion de la méthode auprès des professionnels engagés dans ces champs (l’organisateur comme nouveau métier du travail social, action collective et négociation des conflits, s’appuyer sur les réseaux de communautés etc.)

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Débat et recherche-action

Rencontres inter-associatives, conférences, soirées débats et co-organisation de forums internationaux sur l’organisation des communautés d’habitants et d’usagers et sur la mobilisation citoyenne

Former aux nouveaux outils d'accompagnement de dynamiques collectives

Depuis 2017, les formateurs de l’Institut Alinsky accompagnent les équipes de professionnels des collectivités ou celles travailleurs sociaux ou dans leurs démarches de mobilisation des publics et de construction de dispositifs innovants de participation citoyenne ascendants. L’Institut Alinsky partage les innovations méthodologiques issues des expériences françaises et internationales d’organisation des communautés d’habitants ou d’usagers (community organizing). L’Institut Alinsky promeut une approche ascendante de la participation qui part des envies et des besoins des citoyens pour aller vers la création de nouveaux espaces de dialogue et accompagner la transformation des institutions.

Ils nous font confiance

Le Conseil Scientifique et les axes de recherche

talpin

Julien Talpin

Chercheur au CNRS, CERAPS Lille 2

Identifier et comprendre les obstacles et entraves à la participation et aux mobilisations citoyennes dans les quartiers populaires.
Les formes quotidiennes de répression et de domestication de la vie associative sont des causes trop peu connues de la démobilisation citoyennes. Comment reconnaître ces phénomènes, mieux protéger et encourager les habitants et les associations locales pour qu’elles jouent leur rôle d’animation de la citoyenneté collective dans les quartiers ?

Maître de Conférence à Lyon 2

La démocratie d’interpellation dans les transports publics.
Les services publics de transports sont au cœur des enjeux sociaux et écologiques. Les grandes décisions sont pris entre les technocrates de la SNCF et les élus des régions ou de l’État et les citoyens en sont loin.  Les comités de ligne étaient une tentative d’ouvrir la participation aux usagers des transports. Comment favoriser une pression citoyenne correctrice et créatrice sur ce bien commun majeur qu’est le réseau de transports ?

L'Observatoire des Libertés Associatives

L’Observatoire des Libertés associatives a été créé par l’Institut Alinsky et est présidé par J. Talpin.
A travers la rédaction de rapports scientifiques, il vise à documenter de façon plus systématique la pluralité des atteintes aux libertés associatives et des entraves à la capacité d’agir.
L’Observatoire est un projet de L.A. Coalition des libertés associatives. Celle-ci réunit une 20aine d’associations qui promeut la défense des libertés associatives et lutte contre le rétrécissement de l’espace démocratique.

Quelques concepts clés qui structurent l’approche de l’Institut Alinsky

  • Démocratie d’interpellation : Complétant les trois formes de « démocratie » reconnues institutionnellement (démocratie représentative, démocratie participative et démocratie directe), la démocratie d’interpellation englobe toutes les initiatives citoyennes ascendantes et mobilisations visant à faire remonter des doléances et revendications collectives ou demander des comptes aux décideurs publics (élus, responsables d’administrations…).

  • Pression populaire ou pression citoyenne : décrit les formes de participation du plus grand nombre aux affaires publiques qui se distinguent de la simple expression citoyenne par les urnes ou dans les dispositifs participatifs). Prend généralement la forme d’actions collectives publiques. Les citoyens organisés exercent une pression correctrice améliorant les dysfonctionnements des institutions publiques.

  • Organisation des communautés d’habitants ou des usagers de l’action publique : Dynamiques d’organisation collective de type syndicale étudiées notamment à partir du concept anglo-saxon de community organizing.

  • Démodynamie : alors que la démocratie décrit le pouvoir du peuple (démo-) qui gouverne (-kratos), la notion de démodynamie insiste sur un pouvoir populaire qui est moins une logique de gouvernement qu’une puissance (dynamis, δύναμις) en action, une pression qui va peser sur les institutions.

  • Participation non-invitée : Intervention des citoyens dans un processus de décision en dehors des dispositifs organisés par l’institution.

  • Conflits démocratiques : reconnaissance que la construction de l’action publique est traversée par des conflits permanents, en premier lieu entre les aspirations des citoyens et les contraintes budgétaires et reglementaires de la gestion publique. Cette reconnaissance des conflits implique de mettre au cœur des processus de décision une logique de négociation