Séminaires en projet:

Démocratie d’interpellation: reconnaître et renforcer la capacité des citoyens d’alerter les pouvoirs publics

En 2013, les membres de l’Alliance Citoyenne avaient été visité par Marie Hélène Bacqué et Mohammed Mechmache. Impressionnés par les mobilisations des membres de l’Alliance, ils avaient demandé à ce que l’Alliance émette une proposition qui puisse aller dans le rapport à remettre au Ministre de la Ville. Après réflexion, l’idée avait émergé de demander la reconnaissance de la démocratie d’interpellation comme une composante nécessaire de la démocratie, et donc de la reconnaître et la financer.
La proposition à M.-H. Bacqué et M. Mechmache à télécharger. 2013_Propositions

Le séminaire sur la démocratie d’interpellation s’appuiera sur les travaux de l’économiste hétérodoxe Albert O. Hirschman. Celui-ci avait mis en avant les comportements des usagers qui constituaient des mécanismes de corrections des défaillance des institutions. Le 1ertype de comportement, c’est la défection, (l’exit), quand les clients vont chez la concurrence, ce qui fait perdre des parts de marché à l’entreprise et l’oblige à changer pour survivre. Le 2nd c’est l’interpellation (voice), quand les clients ou usagers se plaignent, expriment leur mécontentement en s’adressant à la direction ou à une autorité qui a prise sur la direction. Le mécanisme de la défection est organisé et institutionnalisé par les différentes autorités qui garantissent une concurrence libre et non-faussée. La correction des défaillances par le voice est à la rigueur accepté (principe de la liberté d’expression, des manif et tout…). Mais, elle n’est pas pensée, encouragée, organisée autant que l’exit comme mécanisme de correction. Alors que pour le service public, comme l’a bien noté Hirschamn l’exit n’est pas une modalité qui corrige les défaillances (exemple, le départ des enfants vers l’école privé incite peu à l’amélioration de l’éducation nationale) Au contraire, d’ailleurs Hirschman disait à raison que l’exit fragilisait un peu plus le service public avec le départ de ceux (ex. les parents d’élèves les plus soucieux de l’éducation de leur enfant, les locataires du logement social des classes moyennes les plus exigeants) qui auraient le plus fait « voice ». Autrement dit : il n’y a pas de mécanisme d’interpellation de manière systématique, solide, organisée là où la nature du système de production (service public, monopole) le nécessiterait pour corriger les disfonctionnements. Pourquoi y-a-t-il si peu de comité des patients et familles de l’hôpital et de syndicats d’usagers des services publics efficaces, et appuyés par une action publique dédiée à l’image des services et autorités de régulation de la concurrence ?

Démocratie locale et austérité: comment les mobilisations citoyennes se cassent les dents face aux collectivités qui serrent la ceinture
Comment se mobiliser face à une collectivité menant une politique austéritaire? Y a-t-il de la place pour des mobilisations sociales locales et des « petites victoires » face à une mairie qui perd ses dotations, un bailleur privé des subsides de l’Etat par la loi de finances? Pour répondre, il est nécessaire de creuser les mécanismes qui amènent la réduction des dépenses publiques. L’austérité relève d’une intériorisation des contraintes économiques par les autorités locales. Les 3 options pour avoir des rentrées d’argent: taxes locales, dotation de l’Etat, emprunt nécessitent des arbitrages politiques difficiles et posent les collectivités comme intermédiaire entre les citoyens et l’Etat ou les prêteurs.

Dans l’attente de ce séminaire, nous conseillons la lecture de De quoi l’austérité locale est-elle le nom? de Guillaume Gourgues, chercheur associé de l’Institut Alinsky et Mathieu Houser